JUNIOR au PARIS-CAMBRAI
Il est 7H Paris s'éveille ou se couche. Je suis avec ma monture sous la tour Eiffel. On est 450 à partir pour 250 kms Direction Cambrai. C'est une cyclotouriste donc pas de classement....mais je me dis que je trouverai certainement d'autres cyclistes qui feront quand même un peu la course.
Les 40 premiers Kms se passent en convoi dans Paris, nous sommes escortés par des motards et les voitures organisation, visite de Paris version grand luxe. Ensuite, nous sommes lâchés vers Ermenonville endroit du premier ravito-pointage et là petite accélération.
Au ravito on arrive à une bonne vingtaine, je prends mon temps et je vois à la sortie un triathlète en train de vidanger je me dis que ce n'est pas con et donc je l'accompagne. Nous nous remettons en selle on se retrouve à trois. Et c'est là que je m'aperçois que le triathlète sort du commun quand il se met à rouler à 45km/h sans effort. Il me raméne sur un groupe d'une douzaine d'éléments.
Ensuite, il décide de prendre les choses en main il se met devant et imprime à tous un rythme d'enfer. Plus de 40 Km/h, cela doit doit être son mot d'ordre.
J'arrive au km 115 la tête dans le guidon, et là se profile la côte de thiescourt et à mon grand désarroi le triathlète décide de rouler quasi à la même vitesse que sur le plat. Tout le monde est au suplice dans le groupe, un seul mot d'ordre pour moi tenir. Le ravito du 125Km est vécu comme une aubaine pour moi et certains autres du groupe.
Nous repartons à une petite dizaine il reste 90Km et le triathlète nous demande si tout le monde est là et si on peut reprendre notre chemin. Surtout si on peut essayer de le suivre...
Km 140 premier coup de pompe, je me refais la cerise jusqu'au 160 km et là je suis lâché par un groupe de 5 irrémédiablement. Maintenant, il faut finir les 55 Kms sans notre locomotive.
J'arrive au ravito Km 170, j'aperçois le groupe de 5 qui repars, je prends une barre de l'eau et je repars seul. Je roule au train en essayant de rester véloce, le vent s'est levé et on passe dans des tape-cul après Péronne. Km 180, je vois au loin un gars qui était dans mon groupe de poursuite mais qui était reparti très vite du dernier ravito, il m'avait dit juste avant qu'il était cramé mais je m'aperçois qu'il y avait un peu de bluff. Alors j'engage la poursuite, je le rejoins Km 197, content de moi je reviens sur lui sans un mot.
On rentrera ensemble sur Cambrai. Il me dit au passage qu'il a fini l'étape du tour 1H 30 avant moi, je me dis alors que ma forme est bien meilleur qu'en juillet.
La dernière surprise du jour sera de voir le triathlète faire des tours de la place de Cambrai en course à pied pour se détendre. Après renseignement, le triathlète s'appelle Norbert Lamy. Il s'est qualifié pour l'Ironman d'Hawaï cette année, il vaut moins de 9H45 sur un Ironman...et tout cela à plus de 40 ans.